Quelques causes de la détresse

Partager sur

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin

Les causes de la détresse chez les jeunes

La détresse chez les jeunes peut être causée par plusieurs facteurs. En tant que collectivité, nous avons la responsabilité de comprendre les raisons pour lesquelles ces derniers souffrent autant.

Il existe certainement d’autres causes et nous nous engageons à les identifier et à proposer des actions concrètes pour les renverser.

C’est bien connu, les habitudes de vie influencent la santé globale. En fait, les habitudes liées à l’activité physique, au sommeil, à la nutrition et à la consommation d’alcool et de drogues ont une incidence notable sur la santé physique et mentale.

Toutefois, les données provenant de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 révèlent que l’hygiène de vie des jeunes est problématique à plusieurs égards de sorte que certains de leurs comportements augmentent les risques de développer certains troubles de santé mentale :

  • Plus de la moitié (53%) des jeunes du secondaire se considèrent comme étant sédentaires ou très peu actifs;
  • Plus du tiers des jeunes (34%) ne dorment pas suffisamment durant la période scolaire;
  • Près des trois quarts (72%) consomment de la malbouffe de façon hebdomadaire et 14% ne consomment ni aliment ni boisson avant d’aller en classe;
  • Plus de la moitié (53%) ont consommé de l’alcool et près du quart (20%) de la drogue au cours de la dernière année;
  • Près de 30% des jeunes du secondaire avaient déjà fumé une cigarette électronique au moins une fois au cours de leur vie.

En matière de santé mentale, les facteurs sociaux ne sont pas à négliger. En fait, il est démontré qu’il est possible d’améliorer la santé mentale d’une population en tentant de corriger certaines inégalités économiques.

Toutefois, selon l’Institut du Québec : « la pauvreté au Québec est stable : elle n’augmente pas, mais ne diminue pas non plus, mais les personnes en situation de pauvreté le sont parfois plus longtemps. » Cette persistance peut avoir une incidence sur la santé mentale des jeunes et leurs parents.

Rappelons également que les liens entre la santé mentale et les inégalités matérielles et sociales sont établis, notamment en ce qui concerne le suicide. En fait, chez les 15 à 19 ans, le taux de suicide passe de 5,8% pour le quintile le plus favorisé à 10,3% pour le quintile le plus défavorisé (INPSQ).

Au Canada, les données révèlent que les jeunes de la sixième année du primaire jusqu’à la fin du secondaire consacrent plus de sept heures par jour aux écrans (Leatherdale, S. T., et R. Ahmed, 2011).

Cette importante exposition aux écrans fait en sorte de diminuer les interactions sociales des jeunes, la durée de leur sommeil et de leurs activités physiques. Or, il s’agit d’activités essentielles à leur santé globale et leur bien-être.

L’impact des médias sociaux n’est également pas à négliger. Rappelons que ceux-ci exposent les utilisateurs à l’idéalisation, la comparaison sociale et l’envie. Ceci est sans mentionner l’exposition à la cyberintimidation, qui touche entre 18% et 55% des adolescents du Québec (INPSQ), et à la cyberviolence qui affecte 17% des Canadiens (Statistique Canada).

Il importe d’outiller les jeunes à faire face aux adversités de la vie et à développer les habiletés et les compétences nécessaires pour passer à travers des situations difficiles. Pour y arriver, il faut éviter de tomber dans la surprotection.

Or, on assiste aujourd’hui à une volonté de certains parents et instances municipales et scolaires d’éviter les dangers et les risques de blessures chez les enfants en limitant, notamment, les jeux libres et les activités de plein air.

Toutefois, ces activités permettent aux jeunes de gérer les risques et de maîtriser certains dangers. Il s’agit de compétences cruciales pour leur développement et pour calmer leurs angoisses liées à l’incertitude et au danger, ce qui est communément appelé « la résilience ».

Le fait de mettre beaucoup d’emphase sur la réussite peut contribuer au développement de l’anxiété de performance chez les jeunes qui se traduit par un niveau élevé de stress lors de situations qui sont notées ou qui exigent une performance (Enfant Québec).

Évidemment, le tempérament d’un enfant a une incidence sur le développement de l’anxiété de performance, mais son environnement peut aussi y contribuer. Par exemple, les parents ou les enseignants qui ont des attentes surréalistes envers les enfants ou les milieux très compétitifs.

Il est possible de renverser la vapeur en encourageant le dépassement de soi, en valorisant l’effort et le travail plutôt que le résultat.

Une certaine incertitude plane au-dessus de l’avenir des jeunes.

D’un côté, les médias font état d’un avenir qui s’annonce sombre devant les changements climatiques. Selon un sondage Ipsos, il appert que les changements climatiques représentent une préoccupation naissante chez les Canadiens. Au Québec près de la moitié des Québécois (48 %) ont peur des changements climatiques (Léger).

Selon l’American Psychological Association, les effets irrévocables des changements climatiques représentent une source de stress et de crainte additionnelle pour les jeunes qui en subiront les conséquences.

D’un autre côté, leurs perspectives d’emplois sont prometteuses et font en sorte qu’ils se retrouvent devant des choix de carrières qui semblent infinis. Par ailleurs, les choix de partenaires amoureux qui se défilent en continu grâce aux applications mobiles et aux réseaux sociaux.

Bien que cela puisse sembler attrayant, cette multiplicité des options amène une crainte qui revient constamment, celle de prendre la mauvaise voie et de « gâcher » son avenir qui affecte davantage les personnes anxieuses.